Brindisi - Taormina

Depuis Brindisi nous voici léchant la botte !

Les Pouilles (Non ne rigolez pas, c'est bien le nom de la région qui forme le talon "aiguille" de l'Italie.) est notre porte d'entrée. Plus particulièrement la ville de Brindisi où accoste le ferry trans-adriatique.

Contrairement à ce que nous pensions il y a à peine quelques jours nous prenons la route du sud au lieu de remonter plein nord vers la France. Un beau contre pied n'est ce pas !

Tout d'abord les paysages sont beaux ...

Puis la côte escarpée se rythme de petites fortifications. Les Pouilles (Puglia en italien) se vantent de leurs châteaux, mais là point de massives constructions mais un chapelet de tours.

Si, au vu de leur taille on se doute de la maigre résistance qu'elles puissent opposer face à une invasion ottomane ou espagnole (Ces derniers passeront outre et perfectionneront même cet équipement, en complétant au XVI ème siècle ce chapelet.) on imagine peut être mal le rôle télégraphique qu'elles avaient. Chaque tour guettant le large et ces deux voisines pouvant s'alerter ainsi par signaux lumineux et avertir l'intérieur des terres des malveillants navires qui croisaient par là.

De vraies villes fortifiées existent cependant. Gallipoli est l'une d'elle (La seconde photo c'est Taranto.).

Son château ayant en outre la charge de protéger les navires marchands qui viennent quotidiennement embarquer l'huile (d'olive) à brûler. Car avec une énorme production de 35 navires par jour, Gallipoli éclaire l'Europe. Les prestigieuses Londres et Paris s'approvisionnent d'ailleurs ici. Son huile est de très bonne qualité. Elle en est cotée à la bourse de Londres. L'excellence et le volume de sa production lui donne le privilège de fixer le court de marché de cette denrée. Et ce, du XVII au milieu du XIX ème siècle où le pétrole va faire son apparition.

Petit précision, sachez que la seule différence entre l'huile d'olive comestible et celle à brûlée est une fermentation qui augmente l'acidité de l'huile (Meilleur pour la combustion.). D'où des pressoirs souterrains dont la fraîcheur permet cette fermentation.

On quitte ensuite les Pouilles, traversant rapidement la région Basilicata, pour rejoindre la Calabre. La ville de Tropéa en est notre nouvelle halte.

[La ligne verte : On souffre pas mal du soleil. Depuis notre arrivée en Italie, c'est levés à l'aube (5H00) pour partir avec le soleil déjà chaud de 6H30. On profite ainsi de 2 / 3 heures agréables pour pédaler sur ces routes sans ombres.

La traversée côte ionienne / côte tirénienne, nous fait franchir un col à 750 m. Mais nous pâtissons moins que nous ne l'imaginions.

Nos multiples journées à plus de 100 km, sont la preuve de notre meilleure forme.

Sinon plus de crevaisons. Bon j'espère ne pas nous porter la poisse en disant cela. En revanche ce sont les rayons qui fatiguent. Et oui papa encore deux de cassé pour moi. Et toujours la roue arrière, côté pignons. La charge du porte bagage n'y est certainement pas pour rien ! ]

Nous passons trois jours à Tropéa, entre les étroites ruelles de cette ville suspendue et l'eau étonnamment chaude de ses plages ( A vu de nez je dirai 24 / 25 °C, pour une mer de surcroît limpide.). En période de planning vacancier, je vous tends la perche.

Des terrasses de cette ville jonchée sur un promontoire rocheux, on voit le soleil qui poudroie et le Stromboli qui rougeoie.

Et oui ! Nous ne sommes ici qu'à une cinquantaine de kilomètre du fameux volcan. Ses éruptions illuminant au lointain l'horizon nocturne. Un phare naturel qui brûlait déjà pour la navigation romaine ...

Impossible pour nous de résister à l'envie d'aller voir ce phénomène de plus près. Un peu précipitamment peut être on opte pour un tour à la journée qui nous laisse premièrement sur Panaréa, une autre des îles éoliennes ( Voir plus ici !). Maintenant on se dit que nous aurions pu cheminer d'îles en îles pour rejoindre doucement la Sicile.

Mais c'est ainsi, et nous voilà sillonnant entre les maisons blanchies à la chaux, nous rafraîchissant des eaux limpides d'un cratère effondré avant de gagner l'ile de Stromboli pour enfin admirer ses poussées de laves explosives. Étonnamment ce volcan effusif est de type strombolien !!! ( Pas de grosses explosions mais des coulées de laves fluides.)

On regagne le camping, pour une fois calme (Hors la trève de la sieste de 13 à 16H00 em général.) !!! Oui car depuis l'Italie, les camping, c'est animations et spot ligth ... Et si le camping est calme c'est le voisin qui pollue nos nuits de Boum boum ... Grrr !!!

Heureusement les gens y sont gentils. Comme cette dame qui nous offre ici le café frappé (A l'italienne bien sûr ! Un "espresso" froid et non le grand verre glacé qu'apprécie les grecs.), là un couple d'italien qui nous invite pour le petit déjeuné ou encore ces dames qui nous offrent carrément le repas. Pâtes fraîches locales, patates sautées et poulet grillé alors que nous commençons juste le montage de notre tente. D'ailleurs, vous ai je dis que depuis la Turquie et le retour d'un usage intensif de la tente, nous n'avons qu'une casse de l'arceau. Là encore je touche du bois !

Moi je dors en hamac ... Un peu d'air !!!

Maintenant c'est en Sicile que nous prenons quatre jours de repos. L'objectif "Etna" est atteint avec la visite de Taormina. Une ville aux origines grecques (Alors oui c'est un peu compliqué. La Sicile est une succession d'influences. Commençons par les grecs, puis les romains, les lombards, les espagnols, les ottomans et même les normands et les français sont venus y mettre leur grain de sel.).

Son théâtre, perché comme la ville à 200 m au dessus de la mer est un belvédère de choix pour admirer le plus haut volcan en activité d'Europe (3323 m).

Enfin, merci aux espagnols qui nous offrent ce premier juillet, la nuit la plus calme d'Italie.

  

Et le rêve continue ...