Rapa Nui
Il y a tant à dire ...
Tout d'abord c'est parti avec LAN pour un aller retour Santiago / Hanga Roa ... YeepeeeeYeepeeee !!! Accueillis avec un bouquet de fleur, nous laissons cet hôte potentiel (Un contact de Raquel, qui nous propose une chambre à 20 000 pesos/personne ... Waouh !!! Et dire que le plus cher que nous ayons payé au Chili est moitié moins.) pour rejoindre le camping. L'île est un endroit magnifique, mais dont l'isolement et la célébrité on rendu le coût de la vie très cher. Mais malgré tout nous trinquerons à notre passage ici avec le summum touristique ... la bière "Rapa Nui" à l'effigie d'un moaï.
Rapa Nui c'est ici, à l'extrême Est de l'Océanie. D'ailleurs son nom anglais est Easter Island (L'île de l'est Désolé "Easter" veut bien dire "Pâques" en anglais et c'est "Eastern" qui veut dire "à l'est" ... ). C'est elle qui marque la pointe Est du triangle fictif qui englobe l'ensemble des îles polynésiennes. Pour les européens c'est l'île de Pâques (Isla de Pascua en espagnol), du fait qu'ils l'aient découverte le jour de Pâques ("Découverte" le 5 avril 1722 par le navigateur néerlandais Jacob Roggeven. En savoir plus) et enfin Rapa Nui est son nom vernaculaire, qui veut dire la grande île.
Une carte de l'île plus lisible ici !
Elle s'est formée par l'irruption de 3 volcans qui forment les 3 angles de l'île. Et non, cher chiliens, ce n'est pas une ancienne prolongation du Chili, comme il semble se dire en votre pays !
On pense que les premiers arrivants sur l'île sont venus sur ce type d'embarcation, entre 400 et 800 après JC. Un navigateur européen dira même que "les polynésiens possèdent les meilleurs bateaux qui existent". Alors découverte un jour de Pâques ??? seulement pour les européens ... Non seulement les polynésiens avaient de bons bateaux, mais ils étaient d'excellents navigateurs. Ils connaissaient parfaitement les courants et savaient très bien s'orienter avec les étoiles. Ils faisaient d'ailleurs des cartes de baguettes de bois et de coquillages représentant les étoiles et les courants et savaient se situer par des calculs mentaux. Ils devinaient les îles par delà l'horizon en observant les débris transportés par les courants et la direction des vols des oiseaux. On pense qu'ils percevaient un île jusqu'à 50 km et une archipel à 100 km environ. Les oiseaux étaient aussi appréciés des polynésiens car ils indiquaient également les bancs de poissons où ils venaient eux aussi se nourrir. Cela explique leur importance à leurs yeux et donc pourquoi ils sont souvent vénérés comme des dieux. Pour les pascuans c'est Manutara l'oiseau divin. Il semble être à l'image d'une frégate.
Nous ne traînons pas pour aller voir les célèbres statues qui ont donner naissance à tant d'histoires et d'hypothèses sur leur réalisation. Leur taille associée aux moyens rudimentaires des habitants de l'île, a même fait supposé au passage d'extra-terrestres pour le transport de ceux-ci. Aujourd'hui cela fait rire, mais il est vrai qu'ils avaient du mérite ces polynésiennes pour sculpter et transporter ces colosses de plusieurs tonnes sur plusieurs kilomètres (Parfois près de 20) alors qu'ils n'avaient pas d'outils en fer. De la pierre, du bois et des cordes pour tailler la pierre, la transporter et la lever sur leurs socles (ahu), également réalisés remarquablement. Ci dessus c'est l'ahu restauré tout proche de la ville de Hanga Roa. En deux mots, Hanga Roa est la capitale, puisque l'unique ville de Rapa Nui. Elle abrite environ 3900 habitants sur les 4000 que compte l'île.
A quelques mètres seulement, le seul moaï qui a retrouvé ses yeux. Des prothèses puisque ceux-ci sont des répliques. Réalisés en corail (pour le blanc) les yeux des moaïs ont tous été brisés et perdus. Seul deux ont été retrouvés mais cassés. Ce moaï est donc le seul que l'on peut voir tel qu'ils devaient tous l'être au moment de leur célébration (Ils honoraient les défunts prestigieux anciens.).
Et c'est donc naturellement au pied de celui ci que le hasard nous fera assister à un mariage traditionnel. Oui un vrai mariage et pas un hasard volontaire que l'on offre parfois aux touristes avides de folklore. Chance !
D'ailleurs Allégra n'y croira pas et ira faire quelques photos du superbe couché de soleil de l'instant ... L'union a commencé par la demande du prétendant au "responsable" de la jeune fille ( Etait ce son père ???). Un fois l'accord obtenu, c'est le discours du prêtre, puis des chants et des danses auxquels on nous fera participer ... et à la fin grande embrassade collective en leur souhaitant plus classiquement "Félicitations !".
Ahu démoli (Mais remarquez la qualité de la construction.)
Ensuite les choses se sont gâtées pour les moaïs ... enfin surtout pour les pascuans. Le développement de la population s'est si bien passé, notamment grâce à un ingénieux système de cultures (les manavaïs, sorte de grosses jardinières de pierres qui abritaient les cultures du vent et régulaient aussi l'eau en évitant une évaporation trop rapide.) que de 60 (supposés) arrivants, la population a avoisiné les 10 000 âmes. Là, les ressources ont commencé à manquer, entre autre à cause de la surexploitation de celles-ci pour l'édification des moaïs (Coupe excessive de bois pour le transport de ces colosses et certainement la suralimentation d'une nombreuse main d'oeuvre ...). S'en est suivi une classique concurrence pour la survie, faisant s'affronter les clans de l'île. Les moaïs considérés comme la source de "mana" des clans, étaient bien sûr des objectifs de choix pour affaiblir le moral des concurrents. Ceux-ci étaient donc renversés et leurs yeux dispersés ... Lors de leur effondrement on s'efforcait de les décapiter en les faisant choir sur une pierre afin que leur cou se brise ... Ainsi c'en fût fini des moaïs et ce fût le retour du culte de l'oiseau Manutara.
Aujourd'hui si l'on a tous en tête l'image de ces fiers moaïs sachez qu'ils ont tous été relevé ... et aujourd'hui nombreux sont encore ceux qui ont la face contre le sol. Lors de l'arrivée des premiers européens, quelques moaïs étaient encore debout.
Ici, la relique d'une fondation d'une maison traditionnelle pascuane. C'est un parvis de pierres devant l'entrée étroite et basse d'une hutte en forme de pirogue inversée. Bien sûr les éléments de charpente et de couverture ont disparus, mais on voit les traces d'encoches dans la pierre pour accueillir les "poteaux".
Au volcan Rana Kao ( Ranu voulant dire volcan.) ...
On trouve le village (restauré) de Orongo ... C'est là que les pascuans ont, suite à leurs disputes, édifié un village commémoratif à Manutara (l'oiseau divin) et c'est d'ici que chaque année était élu le Tangata Manu, l'homme oiseau. Le premier à rapporter aux prêtres un oeuf de sterne (Sterna fuscate et Sterna lunata), était alors pour un an Roi des pascuans.
Pour cela il devait nager jusqu'aux îlots proches de Rapa Nui, dès fin août, pour y attendre les premiers oiseaux qui arrivaient début septembre.
Après un tour victorieux de l´île ce roi était isolé entre autre à la baie de Anakena (superbe plage soit dit en passant) et ne recevait la visite que des prêtres !?! A mon humble avis, c'était une façon pour les prêtres de garder le pouvoir sur l'île, malgré la succession des rois ... Et oui, face à eux seuls il est aisé d'imaginer que le prétendu roi se faisait manipuler. Et il ne faut pas croire que les prêtres soient suffisamment fous pour risquer leur ascendant sur le peuple en laissant divers hommes, donc diverses idées accéder aux plus hautes fonctions ... N'en étaient ils pas de même en Europe, pour certains pauvres rois face au clergé ?
Gravures de Tangata Manu sur des roches de Orongo devant les îlots nichoirs !
Ces îlots sont les rares terres environnant Rapa Nui ... N'oublions pas que cette île est isolée d'environ 3700 km du Chili et de 4100 de Papeete ... Pitcairn est la plus proche avec 2000 km. Seule au milieu du grand Pacifique (Environ 30% de la surface du globe) la petite Rapa Nui est en lutte désespérée face à ce géant. A voir la rudesse des rouleaux qui se fracasse contre l'asserrée roche volcanique, il n'est d'autre mot qui vienne à l'esprit que celui de combat ... Mais on en connaît d'avance l'issu.
Les rouleaux se prêtent aussi bien au surf ... des airs de Hawaï ... peut être en Caval plus tard ???
Aujourd'hui, profitons donc de ce bijou de la nature ... de ses nombreuses goyaves ... Hum !!! Quelle bonne idée que d'être venus en cette saison !
Et de la douceur de ses eaux ... ( Estimation perso à 22ºC et l'on nous parle d'une visibilité à 70m.).
Mais partons ensemble pour un petit tour de l'île ... Il est 6H00.
Arrivés à Tongariki ... Ce moaï voisin du grand ahu ci dessous et là devant le Ranu Raraku, volcan carrière de tous les moaïs (sauf exception). Les chapeaux venaient, eux, de Puna Pau qui offrait une roche rouge et plus légère.
Le grand ahu de Tongariki, avec 15 statues (restauré par nos amis japonais.) ... Impressionnant ! Et ci dessous un tour au Ranu Raraku.
Comme je vous le disais, le Ranu Raraku est "la" carrière des moaïs ... On y en dénombre 397 ! Inachevés, abandonnés ou en attente de transport ... On sculptait des statues sur un côté précis du volcan mais côté flan aussi bien que du côté cratère (Les 3 dernières photos.) ... Et les spécialistes comptent 10 styles différents.
Au total 887 moaïs sur l'île, dont le plus grand fait 21,60 m pour un poids entre 160 et 182 tonnes (Toujours à la carrière.) mais le plus grand érigé fait 9,80 m pour 74,39 tonnes.
Une gravure de poisson, certainement pour espérer une pêche abondante !
La superbe plage d'Aneka ... son ahu et sa sirène !
Et un habitant pas très désirable ... Si vous connaissez je suis curieux d'en connaître le nom (Cette araignée avait aussi sur le ventre le petit "sablier" rouge des Veuves noires.).
Et une des multiples cavernes de l'île ... Les prêtres pascuans y célébraient des cultes.
Et c'est l'heure de rentrer à Hanga Roa ... Alors Allégra, on sue ?
Quelques aquarelles ... La première avec Manutara et la dernière avec Make-make ( C'est rigolo, sachant qu'il est le dieu de la création de savoir qu'il s'appelle Make-make (Make voulant dire faire en anglais ...). De plus il semble inspiré d'un sexe masculin ... plus logique comme rapport avec la création.).
Les chiens semi-errants sont nombreux sur l'île ... Et celui-ci sera un fan ! Nous le croiserons en allant au musée et depuis il ne nous lâchera plus ... heureusement que nous prenons l'avion le lendemain, car je crois qu'il n'était pas prés de nous abandonner à en croire notre réveil avec toutou dormant sagement devant l'entrée de la tente. Ah ! Aussi lors de ma baignade, il fera l'animation autour du bassin en ne cessant d'aboyer pour me sortir de l'eau ... devant mon insistance à nager il plongera même pour venir me chercher ... Idem pour Allégra l'instant d'après.
Visite au musée ... Avec entre autre ce rare moaï "femme" ...
Ci dessus, l'un des rares oeil retrouvé ... Une tablette d'écriture Rongo-rongo (Actuellement ce système idéographique pas encore totalement clair pour les spécialistes.) et une gamme d'outils, tels que ceux utilisés pour la taille des moaïs.
Petites libertés avec le culte chrétien au cimetière de Hanga Roa.
Ambiance florale ...
Et ciao Rapa Nui.
Pour plus d'images allez voir l'album photo ... en marge ou ici
Et le rêve continue ...