Le Cambodge méridional

Entre mer et rizières ...

C'est par de petites haltes à Kep, Kampot et Koh Kong que nous quittons ce beau pays cambodgien ! Malheureusement la mousson a rendu les eaux du golfe du Siam troubles ce qui ne nous invite pas à la baignade ... 

Cependant cette route est agréable.

Nous commençons par Kep où nous rencontrons deux dynamiques femmes qui, entre autres participants, restaurent un ancien orphelinat pour y offrir des activités sportives, artistiques et culturelles aux enfants du village. Tom, directeur de l'etablissement et ex-exilé du Cambodge, pense que son pays est aujourd'hui vide de culture ... Pol Pot s'est évertué à anéantir les érudits de son pays, tuant en parti la richesse culturelle du pays. Mais maintenant nombres de cambodgiens et de personnes sensibles à cette cause, entreprennent de restaurer cela. Ainsi l'association des "Enfants du sourire khmère" n'en est pas à son premier coup d'essai et a déjà mis en place d'autres projets (En savoir plus sur leur site ici.) ... Il est bon d'encourager ces associations qui s'investissent dans l'aide internationale, mais attention si la bonne volonté est nécessaire, elle n'est pas suffisante ! Leurs enthousiasmes ne doivent pas se dissiper en tous sens et une bonne idée peut finalement être une grosse bétise. (Je pense entre autres au RMI donné aux amérindiens de Guyane française. Il tue leur culture.) Il est donc bon de penser aux conséquences au long terme de ces actions ... Les mentalités et les logiques d'ailleurs ne sont pas forcément les notre !

Nous avons repensé à ce cas qui nous a été rapporté. Et nous nous demandons que peuvent penser par exemple des sociétés où le salaire le plus répandu est de l'ordre de 50 USD mensuel, si vous payez 10 USD une femme de ménage pour une demi journée de travail ? Quelles conséquences dans la hiérarchisation des professions ? Quel regard va avoir un professeur, un ingénieur ou un policier sur son poste si cela se répand ? Les gens vont ils avoir pour ambition de devenir femme de ménage ? Déjà que souvent un salaire ne suffit pas à vivre le mois générant ou aggravant de fait le système de la corruption. Mais comment les blâmer dans de telles conditions ???

Ah ! La relation à l'argent n'est pas toujours simple et certainement loin d'être la même pour tous !

Mais revenons à notre Caval ... Le moment partagé avec nos deux compatriotes est sympathique et cela nous permet de parler un peu plus de ce pays avec des gens qui le connaissent bien. Et évidemment un grand merci pour le gîte de cette nuit.

Nous repartons le lendemain. L'objectif de marche pour aujourd'hui est de 10 kilomètres environ ... Nous ne les faisons même pas. Car alors que nous nous inquiétons de remplir notre panse, une gentille cambodgienne nous propose de nous aider ... Et les 3 derniers kilomètres se font en voiture. Nous voici donc vite devant un bon poisson grillé ... Ça remet le sourire à Allégra, n'est ce pas !

Cela nous laisse un peu de temps pour visiter un peu plus Kep. Nous réalisons ainsi que de nombreux français sont installés ici. Mais notre passage est trop rapide (L'appel de la frontière ou plutôt du Népal) et nous regrettons de ne pas avoir plus explorer le coin ... Quelques collines, la mer, des salines, des rizières et un lac "secret" non loin de là aurait du être suffisant pour nous retenir.

Mais nous partons pour Kampot. 25 km à faire ... Mais à la moitié environ, qui ne s'arrête pas ? Notre petite cambodgienne de la veille ! Nous plaisantons et acceptons un nouvelle fois son aide. Une ville typique de ce qu'était la ville coloniale française (A petite échelle pour bien se rendre compte.). Mais encore on se presse ...

Décidément on ne sait plus faire ça, les visites rapides car à chaque fois on regrette ...

He, vous avez déjà vu une fourmi verte ?

C'est le soleil qui nous retient cette fois à Koh Kong. Peut être aussi la peur de la Thaïlande. C'est elle qui nous presse, puisque nous avons de Bangkok notre vol pour Katmandou, mais au delà de cela nous nous sentons si bien au Cambodge, que là, à deux pas de la frontière on temporise peur de retrouver la grande machine touristique thaïlandaise .

Nous partons alors en bicyclette passer une journée à la plage ... Petit resto à l'ombre des arbres, une bière fraîche et un peu de lecture (Pour moi c'est "tu vivras mon fils", un témoignage d'un cambodgien qui a été pris dans les tourmentes de Pol Pot. A lire.).

Au petit matin on chausse les sacs à dos et on se met en marche pour la Thaïlande qui se trouve à 10 km environ. On profite de nos dernier instant au Cambodge, doucement, pas après pas, au désespoir des tuk-tuks.

Nous arrivons un jour plus tôt à Bangkok. Les informations d'inondations nous effraient un peu (300 morts liés à l'élévation du niveau des eaux de cette mousson inhabituelle, au nord de Bangkok.). Pourtant à notre arrivée à la capitale tout semble dans l'ordre. Pourtant l'inquiétude est visible  eu égard à l'ammoncelement de sacs de sables devant les boutiques. Ces digues de fortune sont omniprésentes.

Nous on est, égoïstement, rassurés. A priori pas de soucis pour s'envoler le 20 octobre ...

Et le rêve continue ...