Bako
Jusqu'au bout ...
A peine arrivés à Kuching, la ville capitale de Sarawak, nous nous organisons pour aller visiter le parc national de Bako dont nous n'avons entendu que du bien ...
C'est vers 11H00 que nous voici arrivant au parc. Avides de découvertes et pleins de provisions ... Nous avons effectivement prévu de partir voir la plage de Limau qui se situe à 13 km de l'entrée du parc, dans une petite baie à la pointe nord de la péninsule. Nous envisageons de camper là bas 2 nuits car ce n'est toute de même pas à côté ... Donc aussitôt inscris et la direction du parc avisée de notre parcours, nous voilà gaiement sur les sentiers !
Les sacs sont gros mais nous n'en sommes pas à notre première rando. Et 13 bornes alors qu'il nous arrive bien souvent de prévoir des étapes de 20 km ... Ça va ! On devrait supporter le sur-poids de cette bouffe et de ces 9 litres d'eaux que nous nous partageons.
Pourtant vite on transpire ... Ah ! Les climats tropicaux ! Mais le moral est bon. Les plantes carnivores distrayant notre marche et aussi, nous sommes gonflés par les applaudissements d'un groupe qui souffle à l'ombre d'un abri ... Ah ! Comme ils sont gentils les gens ...
500 m plus loin, quelle surprise de constater sur un panneau de signalisation que nous avons fait fausse route ??? Pas vu de bifurcation pourtant ? Demi tour en pestant un peu ... L'erreur nous la trouvons. C'est justement en face de l'abri. Le groupe ayant capté notre attention avec leur applaudissement nous n'avons pas vu la flèche, là juste sur la droite ... Grrr ! P'tain de touristes à la C#%* ...
Après 2 heures de marches environ, c'est la pause casse croûte. Au bord d'un ruisseau avec petite cascade ... L'eau y est fraîche, la baignade réconfortante et l'appétit vaillant. On y resterait bien, mais la route est encore longue et Allégra me presse.
C'est donc reparti, avec pour la première fois de la balade le regret de m'être chargé en eau. Celle qui coule ici étant des plus désaltérantes.
La fatigue se manifeste de nouveau rapidement ... Au km 7, je planifie déjà la prochaine pause (La cascade c'est km 3,5.). Finalement c'est au km 7,5 que nous la faisons ... L'eau y coulant. A partir de là, la route me mène malgré moi. Cela devient dur. Les incessantes montagnes russes se transformant petit à petit en de vrai dents de scie ... Je ne suis alors plus capable de faire plus de 1,5 km sans faire une pause ... Km 9, puis km 10,5 Allégra prise de pitié, me déleste de 3 litres d'eau. Voyant des rus à tous les coins, on se dit que l'on pourra bien remplir plus loin. Puis km 11 ... Tiens le rythme baisse encore ! La grimpette est trop longue ... Je cale.
Km 11,4 c'est la dernière bifurcation et aussi le dernier col. Ouf, maintenant ça ne cesse de descendre jusqu'à l'objectif 13 où je m'écroule littéralement sur la plage. La marée basse a découvert une trop longue plage que je n'ai même pas la force de traverser pour aller me rafraîchir.
Allégra est bien fatiguée aussi mais elle reste toutefois prompt à monter la tente alors que je me roule dans le sable frais espérant à chaque demi tour me débarrasser d'éventuels moustiques qui sifflent déjà tant à mes oreilles.
Je me bricole un abri avec la moustiquaire et quelques branchages. Puis nous nous endormons ne mangeant que deux bananes tant nous sommes rompus.
Le lendemain, nous attaquons la journée avec un bon déjeuner et une petite baignade. Mais nos envies de farniente sont vaines. Le ruisseau de Limau ne coule pas en cette saison sèche. On rechausse donc les sacs pour changer de plage. Espérons que celui de Kruin puisse recharger nos gourdes.
Seulement 3 kilomètres pour nous retrouver de nouveau sur le sable ... Mais cela semble bien nous suffire pour aujoud'hui. On va vite voir si l'eau douce est là ... Oui cela coule frais par ici ! On déchante pourtant vite en remontant la fraîche rivière ... La mangrove nous barrant l' accès à une eau autre que saumâtre.
Courage ! Il me faut repartir, laissant ma doudou se reposer à l'ombre alors que 6 km minimum semblent m'attendre dans cette étouffante forêt où l'air nous permet juste de respirer ... Pas question d'un petit air rafraîchissant.
Heureusement, au bout de 2 km je trouve de l'eau claire ... Youpi ! Tralalalalere !!! Je suis aux anges ... D'abord un premier litre dans mon estomac, puis 9 autres dans le sac. Nous sommes sauvés et pouvons envisager deux jours de repos sur la magnifique plage de Kruin (Pour nous, bien plus belle que celle de Limau ... Si jamais vous devez en choisir une ...).
La vie reprend au rythme des baignades, des siestes et des feux de bois pour un café ou quelques pâtes chinoises ... Et une maigre partie de pêche !?!
Pourtant ce matin (J+3 de notre entrée à Bako.), il est temps de repartir. Nous ne comptons toutefois pas rentrer au campement administratif, mais simplement retourner à la première cascade, soit 10 km. On sait le terrain difficile et l'air rare (Non non, nous ne sommes pas en altitude !?!). Pourtant nous ne les feront même pas. Et une belle rivière, seulement 8 km plus loin est la place de notre quatrième nuit dans le parc.
Cette abondante eau douce est l'occasion de se laver, ainsi que de rincer un peu de linge ... On est volontairement avare en savon pour ne pas trop polluer ces écrevisses qui bien peu farouchement s'y prennent à dix pour me faire la pédicure.
Ah ! Quelle richesse que l'eau douce ...
Avec Allégra on se fait la remarque d'envoyer sur nos traces de Bako ces industriels qui recrachent tant de saletés dans les rivières.
Impossible de repartir du parc demain, comme prévu. Nous repassons donc par l'office pour deux nuits supplémentaires au camping du camp.
C'est l'occasion de faire encore quelques kilomètres en forêt ... Mais cette fois sans les sacs !!!
Principalement l'attraction vient des macaques à longue queue, des cochons sauvages et n'oublions pas les, si humain, de Nasiques. Je dis "humain", car avec leur gros nez et leur ventre rond ils en ont bien l'allure.
Ils y sont fréquents et pour les macaques même agressifs, avec un exemplaire comportement solidaire. Essayez de lui prendre sa canette pour voir !
Un beau collectif défensif sera alors vite entre lui et vous.
N'est ce pas Alex ? (Et puisque l'on pense à vous ... On vous comprend maintenant lorsque vous disiez votre peine à marcher là bas !)
Bien d'autres vies sont observables autour du camp et si seulement 1 langur gris (Une autre espèce de singe.) se montre à nous, oiseaux, reptiles, batraciens, insectes, arachnides, scorpions ... sont aussi bien là. Dommage pour le lémure volant que nous ne verrons pas et pour la civet des palmiers qui ne nous réjouit que par une furtive silhouette aux yeux brillants de nos lampes frontales, lors d'une sortie nocturne.
Éreintés certes, mais c'est vraiment ravis que nous quittons le parc. Sur le bateau une famille montpellieraine nous accompagne ... Nous tenions à les saluer ici et pour les remercier de leur sympathie.
Et le rêve continue ...